Évora, le 27 octobre 1923
Ma révérende Mère,
Voilà aujourd'hui trois semaines que j'ai visité votre cher Carmel et j'en conserve encore le plus doux souvenir. On y sent bien la présence invisible de votre bienheureuse Sœur et on respire le parfum de ses vertus.
Je vous suis très reconnaissant de la bienveillance avec laquelle vous avez voulu me permettre l'entrée dans le monastère, en me procurant aussi la consolation de vénérer les lieux qu’elle a sacrifiés par sa présence et où on croyait la voir encore. J'y ai éprouvé une impression si douce que je ne saurais pas la traduire.
Je me permets de vous envoyer une toute petite offrande destinée ou au monastère ou à la cause de canonisation, comme vous voudrez.
Je veux bien espérer que vous et vos pieuses filles me ferez la charité de prier pour moi et pour mon diocèse.
Agréez, ma révérende Mère, l'expression de mes hommages très respectueux.
+ Manuel, Archevêque d'Évora
P.S. - Je me crois en devoir de remercier ces deux bons prêtres qui m'ont accompagné pendant ma visite ; moi, et dont j'ignore les noms. Si ce n'est pas trop vous demander, je vous prierai de leur faire tenir, comme preuve de ma reconnaissance, une image-souvenir des noces d'argent de mon sacerdoce, que vous trouverez ci-jointes, et, si vous me le permettez je vous en offre aussi une.